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Les sujets liés à la mémorisation à long terme sont explorés plus en détail sur cette page.

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Deux concepts que vous devez absolument connaitre: la "retrieval practice" ainsi que la "répétition espacée". Ce sont les deux méthodes d'étude dont l’efficacité est la plus clairement démontrée par les multiples études sur le sujet. Je vais expliquer brièvement en quoi consistent ces deux concepts, puis je vais vous recommander d’utiliser des logiciels gratuits ou abordables comme Anki ou Quizlet.

La "retrieval practice" ou la mise à l’épreuve

C'est facile de relire ses notes dix fois en ayant l'impression de bien saisir la matière, mais cette impression n'est souvent qu'une illusion. Le fait qu'une information vous semble familière ne signifie pas que vous allez être en mesure de la reproduire plus tard quand ce sera nécessaire. Peut-être pourrez-vous cocher la bonne case dans un examen à choix de réponses, par contre ne confondez pas cela avec de l’apprentissage à long-terme. La "retrieval practice" ou la mise à l’épreuve est une forme de révision beaucoup plus exigeante, mais aussi beaucoup plus efficace. On ferme ses livres et on vérifie si l'on peut reproduire l'information en ses propres mots. L'utilité de ce type d'auto-examen est loin de se limiter à l'identification de ses faiblesses. Même pour ce que vous connaissez déjà, l'acte de devoir chercher l'information dans sa tête et de devoir la formuler verbalement ou à l'écrit (vous pouvez aussi simplement le dire dans votre tête, mais sachez que cela diminue légèrement l'efficacité de l'exercice) a pour effet de fortement renforcer les corrections neuronales liées à ce souvenir. Et pour les informations que vous découvrez que vous êtes pour l'instant incapables de reproduire, non seulement vous venez de vous rendre service en identifiant des lacunes à combler, mais vous venez aussi de fortement augmenter les probabilités que votre prochaine révision soit la bonne. Quelle est la capitale du Botswana? Vous n'en avez peut-être aucune idée, mais en vous posant la question, j'ai considérablement augmenté les chances que vous reteniez la réponse. Si je vous avais simplement dit "Gaborone est la capitale du Botswana", vous auriez oublié cette information en quelques minutes à peine. En se mettant à l'épreuve, on conditionne notre cerveau à porter attention et à traiter l'information comme si notre vie en dépendait.

"Active recall is everything. When it comes to learning any type of material, in my opinion, the only activity that really matters is trying to replicate the information, from scratch, without looking at your notes, as if you were lecturing a class. If you can do that, you know it. If you can't do that, you don't know it. It's brutal, it's intense, it's also incredibly efficient. It's the most efficient possible way to learn. (...) Active recall is the only game in town. Any other activity throw it out of your study skills arsenal." (Cal Newport en entrevue.)

Je n’approuve pas l’idée selon laquelle la mise à l’épreuve serait “the only activity that really matters”, mais il n’y aucun doute qu’elle joue un rôle définitivement indispensable. L'auto-examen est utile pour les concepts simples comme la capitale du Botswana, mais il l'est aussi pour les sujets complexes comme l'histoire et les sciences. Si vous en avez la chance, trouvez un coin tranquille et tentez d’expliquer les principaux points à voix haute. C'est bien exigeant, bien inconfortable et parfois un peu embarrassant comme processus (impossible alors de masquer notre incompétence), mais cela en vaut la peine car l’efficacité de cette méthode est absolument remarquable. Une variation de cette méthode est ce qu'on appelle la "Richard Feynman technique", du nom du célèbre physicien. Voir ce vidéo et cet autre vidéo pour savoir en quoi cela consiste.

La répétition espacée

Même si vous devenez un expert dans l'utilisation de l'art de la mémoire, il va tout de même vous falloir réviser l'information de temps à autre. Mais devriez-vous réviser une fois de temps en temps, un peu tous les jours, intensivement pendant une semaine? Il s'agit d'un sujet qui a été amplement étudié et la méthode qui est de loin la plus efficace se nomme la répétition espacée. On révise l'information plusieurs fois initialement, idéalement au moins une ou deux fois le jour même, puis une fois le lendemain et une fois le surlendemain, mais les révisions subséquentes deviennent de plus en plus espacées: trois jours plus tard, une semaine plus tard, trois semaines plus tard, un mois et demi plus tard et ainsi de suite. L'idéal, c'est de réviser au moment où vous êtes sur le point d'oublier quelque chose, mais que vous êtes tout de même capable de retrouver l'information en faisant un effort. Encore une fois l'effort de "retrieval practice" que vous devez fournir renforce les connexions neuronales beaucoup plus efficacement que des révisions mécaniques et trop faciles. Non seulement cela permet de minimiser la quantité de révision nécessaire (nul besoin de tout réviser à chaque jour), mais une série de révisions légèrement difficiles font en sorte que l'information devient progressivement de plus en plus résistante à l’oubli.

Une fois qu'une information a été bien mémorisée et révisée sur une période suffisamment longue, c'est à vous de voir à quelle fréquence vous souhaitez la revisiter. Si l'information vous est utile de temps à autre, des mots de vocabulaire d'une langue que vous avez apprise ou des faits concernant votre domaine d'étude, cette utilisation que vous faites de l'information risque d'être une forme de révision particulièrement efficace. Il se peut alors que vous puissiez vous passer complètement de toutes les autres formes de révision. Si au contraire vous avez mémorisé des séries d'informations "inutiles" entre guillemets, celles-ci sont plus susceptibles d'être oubliées lorsque vous cessez de les réviser. Si vous souhaitez simplement être plus souvent qu'autrement capable de retrouver l'information après quelques secondes de réflexion, les révisions peuvent être extrêmement peu fréquentes, une fois tous les 6 mois ou même une fois par année par exemple. Si vous souhaitez pouvoir à tout coup donner la bonne réponse en seulement une fraction de seconde, il va alors falloir réviser plus fréquemment.

Pour les 2000 premières décimales de pi que j’ai apprises en 2016, je n'ai bien entendu jamais besoin de m'y référer dans la vie de tous les jours et je ne peux pas m'attendre à pouvoir indéfiniment toutes les retenir si je ne les révise jamais. Je vais donc les réviser une fois tous les deux ou trois mois à l'aide de ce site: http://www.eveandersson.com/pi/pitrainer/ Chaque révision est plus facile et rapide que la précédente. Je pourrais probablement les réviser moins fréquemment, mais j'aime être bien certain que je ne les ai pas oubliées. Et oui je sais que mes passe-temps sont bien étranges! Typiquement je vais tout de même faire quelques erreurs ici et là, mais le lendemain je vais à nouveau pouvoir obtenir 100% de bonnes réponses. Si jamais j'ai négligé de les réviser durant plus de trois mois, je vais d'abord les relire rapidement en voyant les images correspondantes dans ma tête, puis je vais me mettre à l'épreuve à l'aide du même site. Notez que je les ai apprises à l’aide de deux grands palais de mémoire et d’un système qui transforme les chiffres en images. Si ce n’était pas de ces méthodes, j’ose à peine imaginer à quel point cela aurait été long de les apprendre et à quelle fréquence je devrais les réviser. Mais bon, on parle ici d’un exemple un peu absurde, quelque chose qui sans système n’a pratiquement aucun sens. La plupart des informations que vous pourriez souhaiter vouloir retenir ne sont pas de cette nature. Pour les informations plus simples et celles que vous êtes capables de lier mentalement à ce que vous connaissez déjà, les palais de mémoire et les techniques de mémorisation restent très utiles, mais ils cessent d’être indispensables.

Votre nouveau meilleur ami s'appelle Anki (ou Quizlet)

Anki est un logiciel gratuit qui combine la répétition espacée avec certains éléments de "retrieval practice". Ne vous laissez pas intimider par l'apparente complexité du logiciel. Vous pouvez reconfigurer le tout d'une tonne de façons, mais à la base vous n'avez qu'à écrire quelque chose d'un côté d'une "flashcard" virtuelle et l'information correspondante de l'autre côté. Quelle est la capitale du Brésil? Pas besoin de taper la réponse, vous n'avez qu'à indiquer au logiciel si l'acte de se remémorer cette réponse était plus ou moins facile ou difficile. Selon vos réponses, l’algorithme d'Anki calcule dans exactement combien de temps il faudrait vous reposer la question pour s'assurer que vous êtes toujours capable de réponse. Naturellement, si à chaque fois vous vous souvenez facilement que cette capitale est Brasilia, Anki cessera de vous poser la question pour une période de plus en plus longue. La répétition espacée permet de minimiser autant que possible le nombre de révisions nécessaires tout en maximisant l'impact de chacune d'entre elles. Vous pourriez bien sûr tout réviser à tous les jours ou à toutes les semaines, mais la grande majorité de ces révisions seraient presque complètement inutiles. D'un autre côté, il faut éviter d'attendre trop longtemps et de devoir tout réapprendre. L'idéal est de réviser au moment où vous êtes encore en mesure de reproduire l'information, mais qu'il vous faut tout de même faire un petit effort avant de répondre. Rappelez-vous que ce sont ces deux ou trois secondes d'effort qui vont peu à peu vous permettre de progressivement rendre cette information impossible à oublier.

Vous pouvez utiliser Anki pour apprendre du vocabulaire de langues étrangères, la carte du monde, vos notes de cours, les noms des gens que vous rencontrez ou un peu n'importe quoi. Vous pouvez si vous le souhaitez y rédiger directement les parties importantes de vos notes de cours sous formes de questions/réponses. Une flashcard pourrait par exemple avoir le mot "électromagnétisme" d'un côté avec les 3 ou 4 éléments d'information que vous avez de la difficulté à retenir sur le sujet de l'autre. Vous pouvez aussi utiliser les flashcards produites par d'autres utilisateurs, mais vous perdez alors une bonne partie de l'aspect formatif du processus.

Je vous encourage bien sûr à souvent utiliser toutes sortes de mnémoniques, mais même si vous ne faites rien de tout ça, si vous entrez l'information dans Anki et que vous faites régulièrement les révisions demandées (maintenir la constance est la partie la plus difficile, alors tentez d'en faire une habitude, tous les matins idéalement si vous en avez beaucoup à retenir), vous êtes presque garanti de pouvoir retenir l'essentiel de ce que vous avez étudié. Répétition espacée + mise à l’épreuve = pouvoir mémoriser d'énormes quantités d'informations. N'est-ce pas merveilleux?

Pour utiliser Anki en combinaison avec des palais de mémoire, on procède encore de la même façon en divisant les informations retenues en une série de flashcards. Comme les flashcards en question ne vous seront pas toujours présentées dans le même ordre, vous devrez apprendre à naviguer rapidement d'un endroit à l'autre du palais de mémoire, ce qui va contribuer en en solidifier le souvenir.

L’algorithme d’Anki

L’algorithme d’Anki est conçu pour que, avec un minimum de révisions, vous obteniez environ 90% de bonnes réponses pour les informations de difficulté moyenne. Si ce n’est pas suffisant pour vous, vous allez devoir aller dans les options et augmenter quelque peu la fréquence des révisions. L'intervalle idéal va varier selon vos objectifs et selon la nature de l'information à retenir. 

  • Personnellement, je vais me fier à l’algorithme par défaut pour la plupart des informations. 90% de rétention, c’est généralement bien suffisant. Se limiter à cela permet de grandement réduire le nombre de révisions nécessaires.

  • Mais il y a certains types d’information que je souhaite pouvoir reproduire rapidement en toute circonstance. Dans ces cas-là, je vais fixer à deux mois la fréquence maximale des révisions. Même ce que je connais déjà très bien sera donc révisé brièvement au moins une fois tous les deux mois. Cela me permet d’obtenir entre 98% ou 99% de bonnes réponses plutôt que 90%. Cela me permet aussi de pouvoir répondre en une ou deux secondes plutôt qu’en cinq.

  • Si “seulement” 98% de bonnes réponses n’est pas suffisant pour vous, vous pouvez augmenter encore davantage la fréquence des révisions. Cela signifie alors que vous allez devoir investir beaucoup plus de temps pour de bien modestes gains en termes d’apprentissage.

  • Pour être absolument certain de tout connaître à un moment précis, la veille d'un examen par exemple, il faut faire d'autres révisions que celles qui sont prévues par le programme. Pour ce faire, vous pouvez ouvrir un paquet de flashcards et cliquer sur “options” ou “révisions particulières” en bas de l’écran. Pour réviser la totalité d’un paquet particulier, allez en haut de l’écran dans “Outils” et cliquez sur “créer un paquet filtré”.

Liens pour télécharger

  • Logiciel complet.

  • Anki Web (pour étudier sur un autre ordinateur pour pour synchroniser avec une version mobile)

  • Pour Iphone. Coûte 25$. C’est la seule version de Anki qui n’est pas gratuite. Permet au développeur d’être compensé pour les milliers d’heures qu’il a investi.

  • Pour Android. Application gratuite car développée par des volontaires.

  • Alternatives à Anki.

- Voici une vidéo de 5 minutes expliquant les bases du logiciel ainsi que quelques fonctions optionnelles pratiques (comme copier-coller du texte et en sélectionner certaines parties pour créer des phrases trouées ou ajouter une image ou un graphique et rendre flou certaines sections particulières pour en faire une question).

- Voici une autre vidéo expliquant comment créer des flashcards particulièrement mémorables. Je ne fais pas, personnellement, tout de ce qui est recommandé ici, mais cela ne veut pas dire que ce ne sont pas des bons conseils.

Une possible alternative plus simple

Je viens de découvrir le site Quizlet.com. Je vais devoir l’explorer davantage avant de donner une opinion informée, mais à première vue cela semble être une alternative à Anki qui est un peu moins complète, mais mieux présentée et plus facile à utiliser pour les débutants. À priori, je dirais que c’est probablement un meilleur choix pour les étudiants qui se préparent pour leurs examens, qui ne souhaitent pas se casser la tête et qui ne ne soucient pas particulièrement de la rétention à long terme. J'aime particulièrement à quel point il est facile de créer une multitude de flashcards d'un seul coup en utilisant la fonction “importer” (faire la même chose avec Anki est un peu plus compliqué). Vous pouvez assez facilement vous contenter de la version de base gratuite, mais il faut payer une vingtaine de dollars par année pour utiliser certaines fonctions, comme l’utilisation d’images dans vos flashcards. Les enseignants prêts à payer 35$ par année peuvent créer des flashcards pour leurs différents groupes et vérifier la progression de chacun de leurs élèves. 

Comment créer des flashcards plus faciles à assimiler

Pour votre numéro d’assurance sociale, il suffit d’écrire “numéro d’assurance sociale” ou “NAS” d’un côté de la flashcard et la réponse de l’autre côté. Pour un numéro plus long qui vous semble intimidant, divisez le en deux flashcards ou plus. Pour quelque chose de plus complexe comme les “causes de la Première Guerre Mondiale”, voici quelques conseils à garder en tête:

  • N’encombrez pas une fiche avec trop d’informations. Allez-y point par point et soyez très synthétique. Règle générale, l’idéal est de se limiter à un ou deux éléments d’information par carte. À quelques rares exceptions près, il ne devrait jamais y avoir plus de 5 éléments d’information sur une même fiche*. Au besoin, créez autant de nouvelles fiches que nécessaire.

  • N’écrivez pas des trucs que vous connaissez déjà et que vous n’avez aucune chance d’oublier. Une fiche portant sur la Deuxième Guerre Mondiale n’a pas besoin de préciser le nom d’Adolf Hitler.

  • Pour quelque chose de simple et directe comme “merci en russe”, on se contente de retenir le mot et de pratiquer sa prononciation. Pas besoin de s’intéresser à son étimologie. Même pas besoin de retenir l’orthographe si vous ne le souhaitez pas. Pour les sujets plus complexes par contre, lorsque cela est possible, tentez de comprendre au moins une partie de ce qu’il y a à comprendre. Une fiche qui énumère les trois principes de la thermodynamique n’est pas très utile si vous ne comprenez rien de son contenu. Pas besoin de devenir un expert, juste d’avoir au moins une vague idée de la signification de ce que vous apprenez et d’être en mesure de l’expliquer en quelques mots.

* La plupart des gens vont vous recommander de vous limiter à un seul élément d’information par carte. C’est probablement une bonne idée en général, surtout si vous n’utilisez pas de palais de mémoire. Personnellement, lorsque l’information est aussi entreposée dans un palais de mémoire, je me permets souvent d’en mettre jusqu’à cinq. Je vais parfois même me permettre d’insérer le texte complet d’une chanson sur une seule fiche. Cette façon de faire a ses avantages et ses inconvénients, à vous de voir comment vous préférez procéder.

Précisions importantes:

  • Bien sûr, le plus difficile est de développer la discipline nécessaire pour faire les révisions nécessaires, mais cela en vaut définitivement la peine si vous êtes étudiant et/ou si la mémorisation à long terme est importante pour vous. Comme pour l'exercice et la méditation et d'autres habitudes de vie, les premières semaines sont les plus difficiles. À partir du moment où l’on parvient à faire d’un comportement positif une nouvelle habitude de vie, cela devient beaucoup moins difficile. Cela peut devenir un automatisme qui va de soi, un peu comme se brosser les dents.

  • Je pense que qui que vous soyez, vous êtes capable d'accomplir des miracles et de retenir tout ce que vous souhaitez retenir. Cependant, j'ai peur que vous vous découragiez rapidement si vous êtes trop ambitieux dès le début. Si vous n’êtes pas contraint par l’arrivée imminente de vos examens, je recommande à la plupart des gens de commencer de façon plus modeste. Pour l’étude d’un sujet complexe, vous pouvez commencer par un nombre limité d’éléments plus fondamentaux, puis revenir plus tard ajouter des détails plus spécifiques. Quand vous aurez accumulé quelques succès et que vous aurez développé l’habitude de réviser plus régulièrement, rien ne vous empêchera de vous lancer des défis mille fois plus ambitieux. Le plus difficile au début consiste à prendre l’habitude de faire régulièrement ses révisions. Si vous pouvez développez cette habitude, même si ce n’est que pendant 15 minutes par jour, quatre journées par semaine, vous avez déjà gagné la moitié de la guerre.

  • L’étude de vos flashcards ne devrait bien sûr pas être votre unique façon d’apprendre ou d’étudier. L’apprentissage peut aussi se faire pendant que vous êtes en classe (Fermez Facebook! Fermez tout ce qui est non-pertinent sur votre ordinateur. Et laissez votre cellulaire chez vous au moins mettez-le en mode airplane), pendant que vous êtes en train d’écouter un documentaire, pendant que vous êtes au milieu d’une conversation, pendant que vous lisez, pendant que vous classez vos notes et pendant que vous êtes en train de créer vos flashcards. Pour se mettre en mode “apprentissage”, l’une des meilleures façons est de s’arrêter un moment, souvent seulement quelques secondes, pour vous poser mentalement des questions pertinentes. Les questions peuvent être très simples comme “Quel est le nom de cette personne?”, mais elles peuvent aussi prendre bien d’autres formes. Qu’est-ce que je viens de lire ou d’entendre? Qu’est-ce que cela signifie? Qu’est-ce que j’aimerais retenir de tout cela? Comment je peux relier cela à ce que je connais déjà? À quoi est-ce que cela me fait penser? Est-ce que je peux trouver un truc pour retenir cela plus facilement?

  • Ne tentez pas de tout mémoriser! Avant de créer une flashcard pour quelque chose, demandez-vous si cela en vaut la peine. Si vous vous êtes lancé un défi personnel comme “je veux connaître tous les insectes”, c’est une chose, mais si vous étudiez pour un examen, il ne sert à rien de vouloir retenir l’ensemble de votre manuel. Concentrez-vous d’abord sur les éléments récurrents sur lesquels vous avez passé beaucoup de temps en classe. Dans la plupart des domaines, on peut obtenir au moins 80% des résultats en se concentrant uniquement sur une petite minorité d’éléments plus importants. Bien souvent, il est possible d’obtenir d’excellents résultats même si vous négligez de faire la plupart de vos lectures.

  • Il est tentant de réviser d’abord ce que l’on connait déjà plutôt bien. Chaque bonne réponse nous donne une petite dose dopamine et un petit sentiment de satisfaction. Mais bien sûr, il est beaucoup plus productif de concentrer en premier lieu notre attention et notre énergie vers les parties qui nous cause davantage problème.

  • Vous allez souvent lire et entendre que la mémorisation ne sert à rien, ce qui compte c’est la compréhension. C’est un faux débat. La réalité est qu’on peut rarement séparer clairement les deux processus. La compréhension est un processus complexe qui peut difficilement être construit à partir de rien et la majorité de ce que vous “comprenez” peut ultimement être divisé en une série d’éléments plus simples que, consciemment ou inconsciemment, vous avez mémorisés. La mémorisation aide à la compréhension, et vice-versa. Cela dit, c’est effectivement possible de se concentrer aveuglément sur la mémorisation et de négliger de comprendre le portrait d’ensemble. À chaque fois que c’est possible et à chaque fois que le temps le permet, moi aussi je vous encourage à tenter de bien comprendre tout ce qui peut l’être. Bien souvent, à partir du moment où vous parvenez à expliquer les différents liens logiques, une bonne partie du travail de mémorisation devient alors superflu. Vous pourrez alors, si vous le souhaitez, conserver les flashcards et les techniques de mémorisation uniquement pour les petits faits et les données qui n’ont pas de logique évidente et qui ne peuvent pas être retenues autrement.

  • Les flashcards sont surtout utiles pour ce qu’on appelle les connaissances déclaratives, pour tout ce qui peut être simplement formulé à haute voix ou écrit. Pour les “connaissances procédurales” - comment faire quelque chose (attacher ses souliers, faire cuire du riz, prononcer correctement les mots dans une autre langue, écrire un texte argumentatif, jouer d’un instrument de musique) - il faut bien évidemment aller au-delà de la simple mémorisation et s’entrainer à la pratique des différentes composantes de l’habileté en question. L’article Comment développer n’importe quelle habileté sur ce site vous en dira davantage à ce sujet.

Concepts clés: